Le harcèlement moral est un phénomène très présent en milieu professionnel, mais il n’est pas pris au sérieux dans la majorité des cas. Cette négligence conduit parfois au suicide, car les victimes souffrent en silence et ne peuvent se libérer de cette emprise. Pourtant, il existe différents moyens pour prouver et dénoncer les cas de harcèlement psychologique au travail. Plusieurs signes permettent de reconnaître un harceleur, et voici comment vous y prendre pour obtenir gain de cause.
Qu’est-ce que le harcèlement moral ?
Selon le site spécialisé sur le harcèlement moral au moral https://www.harcelement.eu/bien-etre-travail/moral/ , il se définit comme des actions répétitives ayant pour but de dégrader les conditions de travail d’un employé. Ces mauvais agissements sont susceptibles d’altérer la santé mentale et parfois physique de la victime. De même, ils peuvent facilement compromettre l’avenir professionnel de l’employé.
Encore appelé harcèlement psychologique, il devient plus dangereux lorsque la dignité et les droits de l’employé sont menacés. Il s’agit donc d’un grave délit, qui peut être sanctionné par les employeurs et par les autorités judiciaires. Des sanctions pénales et disciplinaires sont alors appliquées au harceleur. Ce dernier versera des dommages et intérêts pour réparer le préjudice moral qu’a subi la personne harcelée.
Par ailleurs, le harcèlement moral existe sous diverses formes. Lorsque la victime reçoit régulièrement des injures de la part d’un collègue, il s’agit déjà d’une forme de harcèlement. Ce phénomène peut aussi prendre l’apparence de critiques injustifiées adressées à la victime. Parfois, cette dernière est mise au placard sans raison valable.
En outre, lorsque vous assistez à des intimidations ou à des humiliations fréquentes d’un salarié, il s’agit d’un harcèlement moral. Malheureusement, la majorité des victimes subissent ces agressions sans broncher, car elles ne savent comment le prouver devant les autorités compétentes.
Comment prouver que vous êtes victime de harcèlement ?
Témoin
Une première façon de prouver que vous êtes victime de harcèlement moral au travail est de faire appel à des témoins. Pour ce faire, il faut déjà commencer par en parler avec votre entourage. Vos proches peuvent déjà constituer une preuve tangible que vous n’inventez pas d’histoires. Il est important de relever avec précision les faits et gestes répétitifs du harceleur.
Vous pouvez également en discuter avec des collègues de confiance, qui n’ont nullement peur de celui qui vous harcèle. Ils constituent votre meilleur atout au moment de vous défendre devant un juge ou un conseil d’administration. Le médecin de travail a également son rôle à jouer, car il peut apporter des preuves de l’impact du harcèlement sur votre santé.
En effet, le médecin de travail à qui vous décrivez votre situation au boulot peut marquer ces symptômes dans votre dossier. Celui-ci constitue une preuve supplémentaire à son témoignage devant un juge.
E-mail ou courrier
Une deuxième façon de prouver le harcèlement psychologique au travail se trouve dans l’usage des outils numériques. Il s’agit ici de recueillir les traces écrites laissées par le harceleur. Vous pouvez donc sauvegarder les messages électroniques envoyés par ce dernier, qui prouvent son intention de dégrader vos conditions de travail.
En vérité, les autorités judiciaires considèrent les e-mails et les SMS comme des preuves valables de harcèlement moral en milieu professionnel. Un des principes de la Cour de cassation est de se baser sur le fait que le harceleur ne pouvait ignorer que ses agissements seraient enregistrés par la victime. Pour cette raison, recevoir des messages intimidants prouve de façon précise que vous êtes bel et bien harcelé au boulot.
Toutefois, il est important de rassembler un maximum de preuves relatant les actions subies par la victime. Ainsi, le juge pourra présumer qu’un préjudice moral a eu lieu.
Enregistrement
Un dernier moyen de prouver votre harcèlement au travail est d’enregistrer le harceleur. Seulement cet enregistrement ne doit pas être fait à son insu. Dans le droit du travail, il est expliqué que seule une preuve soumise à l’obligation de loyauté peut être considérée comme recevable. En d’autres mots, un enregistrement pris à l’insu du coupable de harcèlement pendant ses agissements est jugé déloyal et ne peut servir de preuve.
Il arrive que certains enregistrements soient admis au sein de la Cour de cassation. Cependant, il s’agit de ceux qui montrent que le harceleur ne pouvait ignorer qu’ils seraient sauvegardés.
Le mieux serait de garder vos enregistrements pour les présenter ensuite à vos collègues. Ces derniers seront davantage convaincus que vous êtes victime de harcèlement moral sur votre lieu de travail. De cette manière, ils n’hésiteront pas à vous défendre devant le juge.
Quel est le profil d’un harceleur ?
Parfois, le harcèlement moral n’est pas le fait de l’employeur. Dans certains cas, il est provoqué par un représentant du patron de l’entreprise ou par un supérieur hiérarchique.
En général, le harceleur est une personne qui a la fonction d’autorité au sein de la société. Dans des cas exceptionnels, il n’y a aucun rapport hiérarchique entre le harceleur et la victime de harcèlement moral.
Sur un plan psychologique, les personnes responsables de harcèlement moral sont celles qui durant leur enfance, n’ont pas reçu assez d’images positives d’elles-mêmes. Cela peut être également issu d’un manque d’attention de la part des parents. Il existe plusieurs profils types de harceleur.
En premier, vous avez le harceleur carriériste. Cette personne a pour seule préoccupation sa carrière, qu’elle n’hésite pas à mettre en avant. De plus, elle donne énormément d’importance aux signes ostentatoires de pouvoir. Ce type de harceleur veut toujours prouver qu’il est capable de vous forcer au respect de son autorité. Il n’hésite pas à dépasser les bornes avec sa victime, et tente parfois de l’exclure s’il sent une rivalité.
En deuxième se trouve le harceleur pervers. Ce dernier représente le profil type le plus présent en milieu professionnel. Ce despote souffre en réalité de complexe d’infériorité masqué. Il a tendance à ignorer la dimension humaine, et adopte une attitude hostile à l’égard de sa victime. Parfois, celle-ci est simplement rejetée par le harceleur qui sévit quelle que soit l’erreur commise, au point de la dévaloriser ou de l’humilier.
En troisième vient le harceleur sous-dimensionné. Cette personne n’est pas consciente de son impact négatif sur la victime. Elle pense qu’elle agit dans l’intérêt de l’entreprise. En réalité, le harceleur sous-dimensionné ne sait pas faire preuve de pédagogie. Il a souvent des exigences et des objectifs démesurés. Aussi, il peine à évaluer correctement les capacités de la victime, et doit revoir son management.
En quatrième, vous avez le harceleur régulé qui s’avère le cas le plus dangereux. Le terme « régulé » vient du fait que ce type de harceleur est le produit d’une entreprise désorganisée. Cette dernière génère sans le vouloir une malveillance, en créant des règles perverses.
Dans ce type de société, les responsables au lieu de congédier simplement l’employé, vont le pousser à la démission. Cela passe par l’isolement, la discrimination, les propos violents et incorrects.
Les procédures quand on est victime de harcèlement moral au travail
Syndicat
Il existe plusieurs procédures pour mettre fin au harcèlement moral en milieu professionnel. Parmi celles-ci figure le recours à un syndicat. En effet, il est possible pour la victime de harcèlement de faire appel à un syndicat représentatif. Ce dernier peut avec la permission du harcelé, engager des actions en justice.
Toutefois, il est nécessaire que la victime procède par écrit, pour signifier qu’elle est totalement en accord avec l’action menée par le syndicat. En vérité, celui-ci agit au nom de la victime de harcèlement et uniquement pour son compte. Il dispose d’une plus grande force pour prendre l’avantage, quel que soit le statut social du harceleur.
Prud’hommes
Un autre recours en cas de harcèlement psychologique au travail est la saisie du conseil de prud’hommes. Ce dernier a pour mission de résoudre les conflits individuels entre un salarié et un employeur, tous liés par un contrat de travail. Le Conseil de prud’hommes pourra faire réparer le préjudice subi.
Pour ce faire, la victime doit apporter des preuves du harcèlement moral, qu’elles soient directes ou non. Il peut s’agir d’e-mails adressés par le harceleur à la victime, ou de témoignage de ses collègues de travail. Le salarié ayant subi le préjudice, dispose d’un délai de 5 ans pour saisir le conseil de prud’hommes. Cela doit être effectué à la suite du dernier fait de harcèlement moral.
Une procédure contre l’employeur sera alors lancée, bien que ce dernier ne soit pas directement l’auteur du harcèlement moral. En effet, l’employeur est également jugé pour n’avoir pas su protéger son employé contre tout type de harcèlement. Il peut aussi faire l’objet de poursuites pour licenciement abusif.
Médiation
Le dernier recours possible en cas de harcèlement psychologique est la procédure de médiation. Celle-ci est engagée avec l’auteur du harcèlement. Il faudra consulter les deux parties pour décider de qui sera le médiateur. Ce service est proposé par de nombreux professionnels.
En réalité, la mission du médiateur est d’obtenir un accord entre les deux parties. Il peut s’y prendre de différentes manières. Parmi celles-ci figure la soumission de plusieurs propositions par écrit, afin de mettre un terme aux mauvais agissements du harceleur.
Il peut être question par exemple de changer de poste à l’auteur des faits. Lorsque toutes les cartes sont jouées sans succès, le médiateur informe la victime des diverses manières de faire valoir ses droits devant un tribunal.
Plusieurs raisons sont à l’origine du harcèlement moral au travail, mais c’est le silence de la victime qui finit par renforcer le pouvoir du harceleur. Il est donc nécessaire que la personne harcelée prenne les mesures idoines ou demande conseil aux personnes avisées pour y mettre fin.
Conclusion
Le harcèlement moral peut entraîner de graves problèmes de santé pour la ou les victimes. L’employeur doit être attentif à le prévenir et l’empêcher. Le salarié doit être attentif face à des faits qui peuvent paraître anodins mais son répétitifs et vont en souvent s’aggravant.
Résumé